La “diplomatie des vannes” : telle pourrait être la qualification de la politique étrangère et économique appliquée par la Russie à ses “partenaires” commerciaux depuis quelques années, en tous cas depuis 2006, année durant laquelle la première crise énergétique gazière entre Kiev et Moscou (sur fond d’influence stratégique) avait éclaté.
L’année 2008 marque, une nouvelle fois, le retour de la politique pragmatique de la Russie qui, au vrai, ne devrait étonner personne. certes, la Russie dépend de manière considérable des exportations de produits et dérivés des hydrocarbures (essentiellement le gaz) pour l’alimentation de ses finances publiques. A en croire quelques commentateurs, il suffirait “presque” d’attendre que la bulle de la crise retombe pour voir Moscou et Kiev revenir à de plus sages rapports politico-commerciaux.
il n’empêche, s’émouvoir à outrance de la politique menée par la Russie dans ce dossier qui, rappelons-le, apparaît néanmoins établie sur un grief commercial fondé en toute vraisemblance, trahit une méconnaissance de la rationalité – toute spécifique – qui se situe à la base de la politique étrangère russe que l’on sait pragmatique et tirant parti des opportunités qui se présentent à elle (Thomas Gomart).
Je ne m’avancerai pas pour l’heure plus loin dans ce débat, préférant attendre de voir comment la situation pourra évoluer dans les prochaines semaines. En attendant, je recommande à chacun vivement la lecture d’un excellent rapport écrit par un de mes collègues du Centre d’Etudes de Sécurité et de Défense, le lieutenant Pol-Henry Dasseleer, intitulé Enjeux politiques d'un acteur économique dans le secteur énergétique : Gazprom. Les acteurs privés au service d'une vision géopolitique.
Bonne lecture à tous et à toutes !