La revue en ligne The New Atlantis a récemment consacré un article fort intéressant sur les questionnements d’ordre juridique relatifs à l’emploi de systèmes robotiques sur les champs de bataille contemporains et futurs.
La revue revient, dans un premier temps, sur l’un des sujets majeurs du débat stratégique actuel qui consiste à s’interroger sur la place que doit occuper la haute-technologie – et plus spécifiquement la robotique – dans les théâtres de crise. Les dernières opérations militaires en Iraq et Afghanistan affichent, il est vrai, un bilan des plus contrastés. Les opérations de contre-insurrection tendent à confirmer que des forces armées à haute capacité technologique peuvent contourner les systèmes de combat avancés qui leur sont opposés pour tirer profit de contre-mesures rustiques. Cela étant posé, les retours d’expérience de ces théâtres ont également démontré la valeur ajoutée de tels systèmes robotiques qui, loin de se substituer à l’homme, sont davantage destinés à l’accompagner sur le champ de bataille. Le principal enseignement des guerres d’Irak et d’Afghanistan consiste à affirmer que c’est, évidemment, une combinaison des éléments humains et technologiques qui s’avère la solution la plus appropriée pour répondre aux défis sécuritaires futurs. Chacun s’en doute, le débat est bien plus complexe.
L’article revient, ensuite, sur les errances vécues par nombre de programmes militaires dans le domaine de la robotique. Longtemps, ce qui était techniquement réalisable s’avérait bureaucratiquement impossible, souligne l’auteur, P. W. Singer. En réalité, je ne suis pas sûr que ce dialogue entre la “technique” et le “politique” soit aujourd’hui plus évident. L’introduction du missile de croisière, dans un premier temps, et des drones, dans un second temps, avaient généré des résistances au sein de la communauté des pilotes. Le recours à des opérateurs pour le contrôle des UAV (éventuellement armés) se situe toujours au coeur du débat.
Sur le plan éthique, la question centrale est de savoir si l’introduction et l’expansion de la robotique sur les champs de bataille permettra de rendre les opérations moins cruelles qu’elles ne le sont avec des hommes. Cet espoir est ancien. L’auteur rappelle d’ailleurs les propos du poète John Donne qui indiquait que l’amélioration technique des canons rendrait la guerre plus “civilisée”. Aujourd’hui, la question n’a pas changé et sa réponse pourrait presque se révéler déconcertante de facilité : la robotique rend-elle la guerre plus ou moins (in)humaine? Cette interrogation recouvre des sens multiples.
J’invite chacun d’entre vous à se reporter à cet article de The New Atlantis pour alimenter ses réflexions.
Apparemment, nous avons les mêmes lectures (LOL).
RépondreSupprimer