vendredi 29 août 2008

Russia missile test heightens stand-off with West

 

topol-rs-12m-bg 

Russia missile test heightens stand-off with West

Certes, des informations complémentaires devront venir corroborer les faits relatés par cet éditorial. Rappelons, cependant, que ce type d'activité constitue une "gesticulation" dissuasive classique compte tenu de la frilosité grandissante des rapports entre la Russie et l'Occident. En outre, cet essai était très certainement prévu de longue date. Mais il est justement intéressant ici de constater qu'il n'y a eu aucune volonté d'apaiser le niveau de tension existant.

 

A suivre néanmoins...

mardi 26 août 2008

Les Cahiers du RMES - l'édition de l'été 2008 est en ligne

J'ai l'immense plaisir de vous signaler que la dernière livraison des Cahiers du RMES est enfin disponible en ligne à partir de notre site internet http://www.rmes.be.

Volume V, numéro 1, été 2008

Ce semestre, au sommaire :

Heated Terror: Exploration of the Possible Impacts of Climate Change  on The Causes and The Targets of terrorism

Par Thomas Renard

A l'heure du nouveau Livre Blanc et de la présidence française de l'UE, la France doit-elle réintégrer l'OTAN?

Par Pierre Pascallon

Les Etats-Unis et le nouvel ordre mondial émergent

Par Tanguy Struye de Swielande

Adaptation et contre-adaptation au défi du caractère évolutif de la guerre. Un aperçu des débats français

Par Joseph Henrotin

L'objet évanescent d'une théorie improbable: le terrorisme et les sciences sociales

Par Ami-Jacques Rapin

En vous souhaitant une agréable lecture !

Repenser nos relations avec la Russie

Une carte blanche en ligne du journal Le Monde, rédigée par Aleksander Kwasniewski, Président de la Pologne de 1995 à 2005, m'incite à réagir sur la question des rapports que nous devons désormais entretenir avec la Russie au lendemain du conflit qui a opposé cette dernière à la Géorgie.

Là où je rejoins l'ancien Président polonais, c'est lorsqu'il souligne le fait que la renaissance de la Russie ne constitue pas seulement le dessein d'une ou deux personnalités politiques (Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev) mais, plus globalement, une aspiration partagée par une grande majorité de la population. Cela étant, il ne faudrait en aucun cas sous-estimer la fascination que suscite l'Occident parmi la population et certaines de ses élites. Historiquement, comme le rappelle Arnold Toynbee, "Le défi de l'Occident a suscité deux réactions antithétiques" (A. Toynbee, L'Histoire, Paris, Bibliothèque historique Payot, 1996). "Une minorité zélote, sans importance politique, s'est opposée à l'intrusion de l'Occident. [...] L'hérodianisme enragé, à l'opposé [...]" a cherché à faire introduire la Russie dans le club des Occidentaux. Il serait, toutefois, une erreur de percevoir ces deux tendances comme une dichotomie parfaite. Le mouvement, qui fut surtout engagé par Pierre Le Grand, et qui visait le rapprochement de la Russie avec l'Occident avait pour objectif de préserver l'indépendance de la Russie et de sauvegarder la spécificité culturelle du pays. N'étant pas spécialiste de l'histoire et de la culture de Russie, je pense néanmoins qu'il serait bon que nous nous interrogions, aujourd'hui, sur la question de savoir si la politique conduite par l'Occident et les Etats de l'Alliance en particulier, n'a pas conduit à une "communion", ou une forme de "synchértisme" de ces deux tendances: le zélotisme (dans lequel la dimension religieuse joue un rôle majeur) ayant désormais acquis une importance politique et serait perçue comme la seule voie permettant à la Russie de s'inscrire dans le monde de demain.

Concernant l'influence de l'Europe et, plus exactement, la capacité de l'Union européenne à apaiser les tensions qui ont, in fine, conduit au déclenchement des hostilités, encore une fois, il nous faut partager le bilan dressé par Aleksander Kwasniewski. L'Union européenne a démontré qu'elle pouvait, dans certaines configurations de crises, se révéler inapte à freiner les velléités des parties, voire impuissante à prévenir la montée aux extrêmes. A dire vrai, ce constat vaut pour l'ensemble des organisations régionales de sécurité européennes (OSCE, OTAN, etc.).

De l'OTAN, ensuite, il en est aussi question. Je ne pense pas que les motivations qui ont conduit les Etats d'Europe de l'Est à rejoindre l'Alliance atlantique aient exclusivement relevé d'aspirations en vue de constituer un club de démocraties. Elles ont - et cela est normal et légitime - répondu au désir de sécurité de ces nouvelles et jeunes démocraties issues de l'après-guerre froide. Dans sa vision de l'expansion de l'OTAn (et de l'Union européenne), l'ancien Président polonais soulève (sans le savoir?) l'une des principales contradictions devant laquelle est confrontée l'Occident. L'auteur indique que si nous fermons la porte aux aspirations de pays désireux d'adhérer à ces deux organisations, nous risquons de violer le principe d'auto-détermination censé être la pierre angulaire de la nouvelle Europe. Et, par voie de conséquence, de créer une zone d'instabilité. Or, il convient, à notre avis, de reconnaître que ce sont précisément l'application et la mise en oeuvre de ce principe d'auto-détermination qui constitue le noeud gordien de la sécurité européenne. Doit-on limiter l'expression de cette volonté d'auto-détermination aux seuls Etats? Ou devons-nous reconnaître le droit à des peuples, des minorités, de décider de leur avenir, quitte à remettre en cause le dessin des frontières?

Enfin, je rejoindrai très certainement l'avis de l'auteur qui souligne la nécessité pour l'Europe de développer le volet stratégique de sa politique. Toutefois, je reste perplexe sur les chances de voir émerger l'unité nécessaire pour la mise en oeuvre d'une réelle stratégie. Durant la guerre froide et la période post-guerre froide, les Etats-Unis ont manifestement empêché qu'une réelle Europe stratégique puisse voir le jour (même si les divisions proprement européennes ont également pesées). Ils acceptent, aujourd'hui, de reconnaître l'autonomie d'action européenne (discours de l'ambassadeur des Etats-Unis, Victoria Nuland). Et ce, à l'heure même où la Russie réinvestit le champ stratégique européen. Il n'est pas sûr que l'Amérique contemporaine, gagnée par des mutations démographiques sans précédent, témoigne de la même ferveur dans ses rapports avec l'Europe. L'avenir de l'Europe stratégique dépendra désormais de la liberté de manoeuvre que pourrait ou pourrait ne pas nous laisser Moscou... Les relations internationales répondent, elles aussi, aux lois de la thermodynamique...