mercredi 7 janvier 2009

Il y a de la Roomba dans l’air : de l’aspirateur au déminage

C’est le site Spyworld qui relaie l’information : l’Armée de terre française s’équipera prochainement de robots de déminage développés par la société américaine iRobot (également connue pour ses aspirateurs domestiques Roomba) qui, dans le cadre du marché avec la France, développera et assurera la distribution du matériel avec la société ROBOSOFT, située sur le technopole d’Izarbel à proximité de Paris.

La commande concerne l’acquisition de huit robots démineurs de type PackBot dont des exemplaires sont déjàs employés en Afghanistan par les forces armées américaines.

C’est, à l’évidence, pour le terrain afghan que ces robots ont été commandés, ceci afin de remplacer le soldats dans des opérations périlleuses où la prise de risque s’avère proportionnellement disproportionnée par rapport à l’avantage immédiat acquis. Bref, ils serviront à ce que les Etats-Unis qualifient comme des opérations “Dull, Duty and Dangerous”.

Au-delà de cette actualité immédiate, il est utile de profiter de cette annonce pour nous conduire à réinvestir un débat sur l’ergonomie homme/machine sur les théâtres d’opérations. Si on a longtemps pensé que la technologie – et plus précisément la robotique avancée – pourrait un jour remplacer l’homme pour l’ensemble des missions qu’il a à conduire sur le champ de bataille, il est récemment apparu qu’un mix entre l’élément humain et l’élément machine était la clé des succès tactiques obtenus à travers l’introduction partielle de dispositifs robotiques.

C’est, d’ailleurs, la question de la coexistence de ces deux éléments qui s’avère la plus complexe surtout lorsque celle-ci est mal évaluée ou soutenue. la Direction Centrale du Matériel de l’Armée de terre ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’elle indique que l’introduction de ce type de plate-forme appelle à des modalités de soutien, d’organisation et de maintenance très spécifique.

A ce sujet, je signale que mon humble contribution à l’ouvrage paru sous la direction de Tanguy Struye de Swielande (dans la coll. RMES, précédemment référencé) porte précisément sur l’apport des moyens robotiques dans le cadre des opérations militaires, plus particulièrement en zones urbaines.

Russie-Ukraine-Europe : la guerre du gaz

imageLa “diplomatie des vannes” : telle pourrait être la qualification de la politique étrangère et économique appliquée par la Russie à ses “partenaires” commerciaux depuis quelques années, en tous cas depuis 2006, année durant laquelle la première crise énergétique gazière entre Kiev et Moscou (sur fond d’influence stratégique) avait éclaté.

L’année 2008 marque, une nouvelle fois, le retour de la politique pragmatique de la Russie qui, au vrai, ne devrait étonner personne. certes, la Russie dépend de manière considérable des exportations de produits et dérivés des hydrocarbures (essentiellement le gaz) pour l’alimentation de ses finances publiques. A en croire quelques commentateurs, il suffirait “presque” d’attendre que la bulle de la crise retombe pour voir Moscou et Kiev revenir à de plus sages rapports politico-commerciaux.

il n’empêche, s’émouvoir à outrance de la politique menée par la Russie dans ce dossier qui, rappelons-le, apparaît néanmoins établie sur un grief commercial fondé en toute vraisemblance, trahit une méconnaissance de la rationalité – toute spécifique – qui se situe à la base de la politique étrangère russe que l’on sait pragmatique et tirant parti des opportunités qui se présentent à elle (Thomas Gomart).

Je ne m’avancerai pas pour l’heure plus loin dans ce débat, préférant attendre de voir comment la situation pourra évoluer dans les prochaines semaines. En attendant, je recommande à chacun vivement la lecture d’un excellent rapport écrit par un de mes collègues du Centre d’Etudes de Sécurité et de Défense, le lieutenant Pol-Henry Dasseleer, intitulé Enjeux politiques d'un acteur économique dans le secteur énergétique : Gazprom. Les acteurs privés au service d'une vision géopolitique.

Bonne lecture à tous et à toutes !