dimanche 18 octobre 2009

Le nouveau plan antimissile d’Obama ou… comment placer les Européens au pied du mur

image Dans l’édition du 5 février 2009 d’"Europe, Diplomatie & Défense”, les premiers mouvements de l’Administration Obama sur le délicat dossier de l’antimissile me poussaient à écrire ceci :

D’un excès de garantie de sécurité - essentiellement située dans le discours et, de ce fait, perturbatrice des équilibres stratégiques et des mécanismes de dissuasion nucléaire -,l’Europe passerait à un déficit d’assurance, notamment au niveau de son flanc Sud-Est. Cette conjecture placerait de facto les Européens de l’Alliance et les États membres de l’Union européenne au pied du mur et signifierait qu’il serait désormais de la responsabilité de l’Europe de concevoir son apport à une éventuelle protection antimissile mais surtout de se définir une vision stratégique nouvelle qui intègre cette donnée. Et ce dans un contexte marqué, si les experts le confirment dans les prochains jours, par l’accroissement du potentiel spatial iranien. Or, on sait la réticence des diplomaties nationales, tant au niveau de l’UE (une révision intégrale de la stratégie de sécurité européenne n’a pas su aboutir) que de l’OTAN (au niveau des discussions sur un hypothétique nouveau concept stratégique), à poser ces interrogations fondamentales ; un exercice qui reviendrait à ouvrir une boîte de Pando

Il semble que les dernières avancées des Etats-Unis sur la révision de l’architecture antimissile US et, surtout, les résultats qui semblent avoir été engrangés lors des récents pourparlers avec la Pologne et la République tchèque, tendent à confirmer que les Etats-Unis contraignent les Européens implicitement l’ensemble des Etats européens à se définir une posture sur la question de la défense antimissile.

Plus exactement, le nouveau plan de l’administration envisage l’installation d’une trentaine de batteries de missiles SM-3 en Pologne d’ici 2014 (avec un centre de commandement basé en République tchèque), comme le rappelle Nicolas Gros-Verheyde sur son blog. Nombre d’exprtes soulignent, cependant, que le SM-3 pourrait ne pas se révéler un vecteur optimal dans la mesure où il pourrait se révéler sensible aux leurres.

Mais qu’à cela ne tienne. Pour pallier aux insuffisances éventuelles des SM-3, l’Administration Obama pourrait compter – dans son approche “inclusive” du dossier – sur la participation des programmes européens en matière d’antimissile. Toutefois, si l’Europe dispose bel et bien du savoir-faire et de l’expertise technologique et industrielle en la matière (cf. les programmes ASTER, MEADS [en coopération avec l’US Army]), il reste aux Etats européens à sauter le pas en vue d’entamer une réflexion sur une défense antimissile parcellaire de territoire (même si cette réflexion existe d’ores et déjà au sein de l’OTAN).

Un débat à suivre de près…

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